Souscrire un contrat d’assurance vie en 2025 : guide complet
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L’assurance vie permet de faire fructifier son épargne, financer ses projets de vie, préparer sa retraite et organiser sa succession, tout en bénéficiant d’avantages fiscaux.
Qu’est-ce que l’assurance vie ?
L’assurance vie est un contrat d’épargne signé entre un assuré et un assureur. Le premier s’engage à verser des primes sur le contrat, tandis que le second garantit que les capitaux seront restitués en cas de retraits (appelés rachats) ou en cas de décès de l’assuré.
Il ne faut pas confondre l’assurance vie et l’assurance décès. L’assurance vie permet de faire fructifier son épargne et de la transmettre à son décès à son ou ses bénéficiaires désignés, alors que l’assurance décès sert uniquement à verser, à la disparition de l’assuré, un capital (dont le montant est fixé à la souscription) à son ou ses bénéficiaires désigné(s) de son vivant.
Pourquoi souscrire à une assurance vie : avantages et inconvénients
Les avantages de l’assurance vie
- L'assurance vie est un placement liquide : le souscripteur peut effectuer des versements et des rachats à tout moment et du montant de son choix
- L’assurance vie n’est pas plafonnée : le souscripteur peut verser autant d’argent qu’il le veut, sans aucune limite
- Il est possible de détenir autant de contrats d’assurance vie que l’on souhaite. Cette multi-détention permet de dédier chacun des contrats à un projet de vie en particulier (achat de la résidence secondaire, financement des études des enfants, préparation à la retraite...)
- Le support en euros (fonds en euros) offre une garantie sur le capital : le souscripteur est assuré de récupérer le cumul de ses versements (réduit des frais de gestion et des éventuels rachats) quoi qu’il arrive
- Les intérêts annuels du fonds en euros sont définitivement acquis : en l’absence de rachats, les intérêts génèrent eux-mêmes des intérêts (effet « boule de neige »)
- L’assurance vie peut être investie dans une large palette d’actifs (actions, obligations, monétaire, immobilier, non coté...) via les supports en unités de compte et participe ainsi à la diversification de l’épargne
- Il est possible de gérer soi-même son contrat (gestion libre) ou d’en déléguer la gestion (gestion déléguée)
- Seuls les gains issus des rachats sont imposés
- L'imposition est encore plus favorable lorsque le contrat d’assurance vie a été ouvert depuis plus de huit ans (voir plus loin)
- L’assurance vie n’est pas soumise aux règles de la succession et bénéficie d’une fiscalité successorale particulièrement avantageuse (idem).
Les inconvénients de l’assurance vie
- L’assurance vie supporte de nombreux frais (voir plus loin), ce qui en diminue le rendement net
- Les prélèvements sociaux sont prélevés au fil de l’eau (chaque année) sur le fonds en euros
- Le fonds en euros est généralement peu rémunérateur
- Le capital des unités de compte n’est pas garanti : le souscripteur peut subir une moins-value en cas de baisse des marchés
- Il n’est pas autorisé de transférer les capitaux de son assurance vie vers une autre assurance vie. En revanche, le souscripteur peut changer de contrat, à condition de garder le même assureur que le premier (transférabilité interne).
Comment fonctionne une assurance vie ?
Le souscripteur alimente son assurance vie en effectuant des versements libres (quand il veut et du montant de son choix) ou en mettant en place des versements programmés (un virement automatique au montant défini de son compte en banque sur son contrat d’assurance tous les mois, trimestres, semestres ou une fois par an). Cette épargne fructifie au fil du temps sous l’effet des intérêts annuels du fonds en euros et des plus-values des unités de compte. Les frais (voir plus loin) sont prélevés directement par l’assureur.
Le souscripteur peut retirer une partie des capitaux en plusieurs fois (rachats partiels) ou la totalité des capitaux en une seule fois (rachat total). Le rachat total entraîne automatiquement la clôture du contrat d’assurance vie.
Le souscripteur a la possibilité de désigner la ou les personnes de son choix qui percevront les capitaux de son assurance vie à son décès. Les bénéficiaires désignés n’ont pas besoin d’avoir un lien de parenté avec lui. Il peut également s’agir d’une association ou d’une fondation reconnue d’utilité publique (Afrup) et habilitées, à ce titre, à recevoir des dons et des legs.
Les principaux types de contrat et modes de gestion
Les différents supports d’investissement
Il existe trois grandes familles de supports d’investissement dans l’assurance vie :
- Le fonds en euros, dont le capital est garanti à tout moment et qui est peu rémunérateur
- Le fonds eurocroissance, dont le capital est garanti uniquement à échéance (huit ans minimum) et qui est potentiellement plus performant
- Les unités de compte (UC), dont le capital n’est pas garanti et qui sont potentiellement sensiblement plus performantes. Les UC peuvent être investies dans :
- Des fonds actions (composés d’actions d’entreprises cotées en Bourse)
- Des fonds obligataires (composés d’obligations émises par des États et des entreprises)
- Des fonds monétaires (composés de bons du Trésor émis par les États, de certificats de dépôt émis par les banques, de billets de trésorerie émis par les entreprises)
- Des fonds immobiliers (SCPI, OPCI, SC)
- Des fonds de private equity (composés de titres d’entreprises non cotées)
- Des actions en direct.
Les différents contrats d’assurance vie
On distingue deux types de contrat d’assurance vie :
- Les contrat monosupport, qui intègrent uniquement un fonds en euros (monosupport en euros), uniquement des unités de compte (monosupport en UC) ou uniquement un fonds eurocroisance (contrat eurocroissance)
- Les contrats multisupports, qui intègrent à la fois un fonds en euros et une ou plusieurs unités de compte. Certains multisupports peuvent loger, en plus, un fonds eurocroissance.
Les modes de gestion
Dans le cadre d’un contrat multisupports, le souscripteur a le choix entre plusieurs modes de gestion de son assurance vie. Il peut en changer en cours de contrat. On distingue deux sortes de gestion :
La gestion libre
Le souscripteur gère tout seul son contrat d’assurance vie multisupports. Ce mode de gestion nécessite de solides connaissances financières, de se tenir au courant de l’actualité économique et boursière et de disposer de temps libre.
La gestion déléguée
Le souscripteur confie la gestion de son contrat multisupports à des professionnels. Il peut opter pour :
La gestion pilotée ou profilée
La gestion du contrat est déterminée en fonction du profil de l'épargnant, défini au moment de la souscription de l’assurance vie. Généralement, on distingue trois profils d’investisseur : « prudent » (80% des capitaux investis dans le fonds en euros, 20% dans les unités de compte), « équilibré » (50% dans le fonds en euros, 50% dans les UC) et « dynamique » (20% dans le fonds euros, 80% dans le UC). Les frais de gestion sont plus élevés.
La gestion dédiée ou sous mandat
Un mandat de gestion est confié à un gérant travaillant dans une banque privée ou une société de gestion. Ce mode de gestion sur-mesure permet de bénéficier d’une expertise et donc de performances potentiellement meilleures mais, en contrepartie, il s’accompagne de frais de gestion nettement plus élevés.
Quelle assurance vie choisir ?
Plusieurs paramètres doivent être pris en compte avant de choisir son contrat d’assurance vie. Il faut évaluer :
- Sa capacité d’épargne : le montant que l’on peut mettre de côté tous les mois
- Le niveau de ses connaissances financières
- Son horizon de placement : l’échéance à partir de laquelle on aura besoin des capitaux. L’assurance vie peut servir à financer des projets à court terme (l’achat d’une voiture, le financement d’un voyage...), à moyen terme (l’acquisition d’un bien immobilier, le financement des études supérieures des enfants...) ou à long terme (la constitution d’un complément de revenu pour la retraite, le financement de la dépendance...).
- Son appétence au risque : son degré d’acceptation d’un risque de perte en contrepartie d’un rendement potentiellement plus élevé.
Avant la souscription d'une assurance vie, le conseiller doit établir avec l’épargnant son profil d’investisseur qui reprend ces paramètres, en vue de lui proposer le contrat le plus adapté à ses besoins et attentes.
D’autres critères, liés cette fois-ci au contrat d’assurance vie lui-même, entrent également en jeu. On peut citer le rendement du fonds en euros, le niveau des frais, le nombre et la variété des fonds proposés ou encore les opérations réalisables en ligne (versement, rachat, arbitrage entre les supports...).
Comment souscrire une assurance vie ?
Les contrats d’assurance vie sont commercialisés par les filiales d’assurance des banques (bancassureurs), les compagnies d’assurance, les mutuelles, les institutions de prévoyance (IP), les associations d’épargnants et les fintech (start-up de la finance). Ils peuvent être souscrits directement (par téléphone et/ou courrier) auprès d’un assureur ou d’une mutuelle, ou par le biais d’un intermédiaire (conseiller bancaire, courtier en assurance, conseiller en gestion de patrimoine, courtier en ligne). De plus en plus de contrats peuvent être souscrits sur Internet.
On peut ouvrir une assurance vie à n’importe quel âge. Certains assureurs interdisent, toutefois, la souscription après 85 ans. Il est possible de souscrire un contrat d’assurance vie au nom d’une personne mineure (avec l’accord des parents).
Des frais d’adhésion peuvent être demandés, mais de plus en plus rarement. Un versement minimum, qui peut être de l’ordre de quelques dizaines ou centaines d’euros, est exigé.
Généralement, il suffit de remplir un formulaire d’adhésion, en y joignant un justificatif d’identité (copie de la carte nationale d’identité ou du passeport), une attestation de domicile (quittance de loyer, facture de gaz ou d’électricité...) et un relevé d’identité bancaire (RIB) ou un chèque pour le versement minimum.
Quelle fiscalité pour les assurances vie ?
Seuls les gains (intérêts annuels du fonds en euros, plus-values des unités de compte) issus des rachats sont imposés. La fiscalité varie selon que le contrat d’assurance vie a été ouvert depuis moins ou plus de huit ans.
Fiscalité pour les contrats de moins de huit ans
Les gains sont assujettis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) à 30% (12,8% au titre de l’impôt sur le revenu et 17,2% au titre des prélèvements sociaux). Le souscripteur peut aussi opter pour une imposition au barème progressif de l’impôt sur le revenu (IR), auxquels s’ajoutent les prélèvements sociaux (CSG, CRDS, prélèvement de solidarité) à 17,2%. Attention : l’option au barème s’applique alors à l’ensemble des placements détenus par le contribuable.
Fiscalité pour les contrats de plus de huit ans
Un abattement fiscal de 4.600 euros par an pour un célibataire ou de 9.200 euros par an pour un couple marié ou pacsé s’applique à partir de huit ans de détention. Les 4.600 ou les 9.200 premiers euros de gains annuels sont ainsi exonérés d’impôt. La fraction supérieure des gains est soumise à un prélèvement forfaitaire libératoire (PFL) de seulement 7,5%. Soit une taxation globale de 24,7% avec les prélèvements sociaux. Le souscripteur peut toujours choisir l’imposition au barème de l’IR à la place.
À savoir : si le souscripteur détient un ou plusieurs contrats d’assurance vie dont l’encours (le cumul des versements, majorés des intérêts annuels et des plus-values latentes) global dépasse 150.000 euros, c’est le PFU à 30% qui s’applique (après abattement de 4.600 ou 9.200 euros).
Comment gérer et améliorer le rendement de son assurance vie ?
Pour garantir aux assurés qu’ils peuvent récupérer leur capital à tout moment, les fonds en euros sont constitués d’obligations à 80% au minimum. Or, si ces dettes placées par les États et les entreprises sur les marchés sont jugées sécurisées (ces émetteurs ne peuvent pas se permettre de faire défaut), elles rapportent peu. Selon France Assureurs(1), la fédération des sociétés et mutuelles d’assurance, le rendement moyen des fonds en euros s’est ainsi situé à seulement 2,6% en 2023 (le taux 2024 n’est pas encore connu).
Pour doper la rémunération de son assurance vie, il est conseillé de loger son fonds en euros dans un contrat multisupports aux côtés de plusieurs unités de compte (UC). Majoritairement investies en actions, les UC profitent du dynamisme des marchés boursiers. Toujours d’après France Assureurs, la performance moyenne des unités de compte a atteint 6,2% en 2023.
D’une manière générale, il est recommandé d’investir ses UC dans différentes classes d’actifs. Cette stratégie de diversification permet de limiter les risques de moins-values, tout en augmentant le potentiel de rendement de son contrat d’assurance vie.
Les dénouements : héritage, succession...
L’assurance vie présente l’énorme avantage d’être considérée comme étant hors succession. Cela signifie que ce placement n’est pas comptabilisé dans le patrimoine du défunt et n’est donc pas soumis aux règles successorales.
Comme évoqué plus haut, le souscripteur peut désigner la ou les personnes de son choix (qui peuvent être extérieures à sa famille) qui recevront les capitaux de son contrat à son décès. Les primes ne doivent, toutefois, pas être manifestement exagérées au regard de son âge, de ses revenus et de son patrimoine, sous peine qu’elles soient contestées en justice par ses héritiers.
Surtout, la fiscalité successorale de l’assurance vie est particulièrement favorable. Celle-ci dépend de l’âge de l'assuré décédé lorsqu’il a effectué ses versements :
Pour les capitaux issus des primes versées avant les 70 ans du souscripteur :
- Franchise d’impôt (abattement) à hauteur de 152.500 euros par bénéficiaire désigné
- Taxe à 20% entre 152.500 et 852.500 euros par bénéficiaire désigné
- Taxe à 31,25% au-delà de 852.500 euros par bénéficiaire désigné.
Pour les capitaux issus des primes versées après les 70 ans du souscripteur :
- Franchise d’impôt (abattement) à hauteur de 30.500 euros par l'ensemble des bénéficiaires désignés
- Droits de succession (variables selon le lien de parenté du bénéficiaire avec le souscripteur défunt) au-delà de l’abattement.
Quels frais ?
Les contrats d’assurance vie supportent de nombreux frais. Ces derniers sont généralement moins élevés pour les contrats commercialisés sur Internet.
- Les frais d’entrée (de plus en plus rares) : une somme forfaitaire de quelques dizaines d’euros
- Les frais sur versement (appliqués à chaque versement) : de 0% à 5% des sommes versées
- Les frais de gestion : de 0,5% à 1% de l’encours géré
- Les frais d’arbitrage (appliqués lorsque des capitaux du fonds en euros sont transférés dans une UC, ou inversement) : de 0% à 1% des sommes arbitrées
- Les frais de sortie (rares et autorisés uniquement pour les contrats de moins de dix ans) : de 0% à 5% de l’encours.
Quelles nouveautés ?
Depuis le 24 octobre 2024, les contrats d’assurance vie multisupports en gestion pilotée (ou profilée) doivent obligatoirement intégrer une part d’actifs non cotés (entreprises non cotées, dette privée, immobilier) afin que cette épargne finance l’économie « réelle ». Le pourcentage varie selon le profil d’investisseur :
- Profil « équilibré » : au moins 4% des capitaux investis dans des actifs non cotés
- Profil « dynamique » : au moins 8% des capitaux investis dans des actifs non cotés.
L’obligation d’investissement dans des actifs non cotés ne s’applique pas au profil « prudent », ni à la gestion libre.